- Nice Matin Cannes
- 11 février 2020
«Pourquoi parle-t-on encore d’inclusion ?», s’interroge Noëlle Le Coq, présidente de Pilautis 06 qui souligne : «Il faudrait juste parler d’enfants qui vont à l’école, à la crèche. Tout simplement.» Puisque tant que le terme existera, la différence aussi.
Aujourd’hui l’association basée à Vallauris suit 150 familles d’enfants autistes dans tout le département. Autant de parcours qui, pour le plus souvent, se retrouvent confrontés aux mêmes problématiques. Soutenant la scolarisation en milieu ordinaire des pitchouns, Pilautis 06 agit en faveur de la formation et la sensibilisation des professionnels œuvrant auprès des plus jeunes.
«La société est dans le déni des compétences de ces enfants»
«Nous ne nous substituons pas aux enseignants, aux médecins : ce n’est pas notre mission. Nous sommes là comme passerelle entre les parents et les accompagnants, institutions.» Le but à terme ? « Que l’on puisse s’estomper, que les familles ne se sentent plus seules. » Et pour le moment, à entendre le téléphone de la présidente sonner, ce n’est pas encore prêt d’arriver. Pour autant, négatif n’est pas Pilautis : « Au niveau de la scolarisation, il y a des avancées. Nous travaillons avec Monsieur Maréchal, l’Inspecteur d’Académie pour aller de l’avant. Mais bien sûr, il faut aller encore plus loin. La convention signée avec l’Éducation nationale est une très bonne chose.
Pour autant, tous les établissements ne s’avèrent pas encore prêts à accueillir à bras ouverts ces pitchouns extraordinaires. « Il y a deux philosophies », souligne Geneviève Garattini, membre fondatrice de l’association : «Il y a des écoles où cela se passe très bien. Et d’autres où… on a encore du mal.» Un contraste venant d’une seule chose : des humains. Évoquant la loi de 2005, Geneviève Garattini explique : «Cette loi est très bien. Mais quand on y pense, c’est parce que les femmes et les hommes ne voulaient pas agir eux-mêmes en ce sens que l’on a dû faire passer un texte pour rendre obligatoire cela. Alors voir qu’il y a encore de la résistance dans certaines écoles ce n’est pas étonnant.»
Une réticence venant bien souvent de la méconnaissance. Des idées reçues.
De leur dent dure. «Les enfants handicapés ont des compétences. Souvent les parents entendent qu’ils sont dans le déni du handicap de leur enfant. Mais c’est la société qui est dans le déni : celui des compétences de ces petits.»